• Voyage pour ailleurs 4

    Ah, vous êtes encore là .. 

    On me pousse plus que je n’entre dans l’ascenseur, j’ai de la chance, c’est un direct,  je m’accroche à mon voisin, tous se sont arrimés pour  résister à la chute vertigineuse, j’ai la sensation que mon cœur va me remonter dans la gorge,  le passage des étages  128 à -1, se fait en silence si ne ce n’est quelques grognements de surprise quand la cabine  entame, sans prévenir,  son plongeon. Les cabines ne sont pas mixtes, celles qui sont destinées aux femmes sont peintes en rose, je me suis dirigé vers le puit ou circulent cabines  bleues. Des chiffres défilent vite sur l’écran de contrôle qui  indique les étages traversés. Le freinage, comme chaque jour est brutal, je sens tout le poids de cette descente sur mes jambes. Les portes grillagées s’ouvrent et me voici propulsé  sur un quai ou nous attends le Politain.

    Le trajet pour rejoindre mon lieu de Boulot est souterrain, le Service des Transports a maintenu les anciennes lignes de métropolitain, on peut encore deviner ces anciens noms de stations sur certaines pancartes murales rongées par la rouille. Des voitures sur rails sans place assise sont  pilotées de façon automatique, les voyageurs se retiennent à des barres horizontales fixées au plafond des voitures, là encore les wagons du Politain ne sont pas mixtes, ces rames bleues et roses se déplacent rapidement, les stations desservent les Tours ou dorment les Résidents de Droit,  ceux ci  se tiennent sur les quais résignés par la vie que nous endurons, beaucoup semble fatigués même de bon matin, ça me rappelle un slogan déjà entendu sur  un vieux film que nous avions vu un soir  « métro, dodo, boulot » . Toutes les lignes  se rejoignent  toutes au même terminus, là ou est installé depuis des lustres, le Pôle d’emploi. 

     10.30/258 /40

    Je viens juste d’arriver devant l’entrée de l’Usine, je travaille ici, tout le monde passe sous le portique de Contrôle d’Accès,  dès mon arrivée je suis identifié, et les conversations qui me sont adressées me sont directement dirigées dans mon oreillette. Nous sommes tous suivis en permanence par le Contrôle de Sécurité, chacun à sa puce d’identification sous la peau , chaque point de passage est identifié le long de ces les longs couloirs qui distribuent les divers départements d’activités, on assiste à un balais incessants de personnes bavardes se dirigeant au plus vite vers leur table de Boulot. Je boulonne dans une entreprise chimique, après les années de progrès informatiques, l’activité chimique a connu un développement sans précédent. 


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